1. |
Une rose
05:55
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Cette rose vivait au-dessus du jardin,
N’ayant, sur son front pur, qu’une âme pour aigrette,
Et ne comprenant rien à la foule secrète
Qui se cachait le soir et courait le matin.
Aspirant à l’étoile et fuyant le ravin
Il lui fallait le ciel pour appuyer sa tête…
Cette rose vivait au-dessus du jardin,
N’ayant, sur son front pur, qu’une âme pour aigrette.
Elle n’avait jamais, pour lire le destin,
Effeuillé le cœur d’or d’une humble pâquerette ;
Elle n’avait jamais, penchant son cœur lointain,
Vu trembler l’herbe folle ou l’herbe d’amourette…
Cette rose vivait au-dessus du jardin.
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2. |
La tortue
01:39
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Tortue, ô ma petite sœur,
Moi, je sais que tu suis un rêve,
Dans le gazon gonflé de sève,
Dans le jardin qui sent la fleur.
Tous ceux qui n’ont qu’une âme brève
N’ont découvert que ta lenteur ;
Tortue, ô ma petite sœur,
Moi, je sais que tu suis un rêve.
Sous l’inoubliable lourdeur
De cette écaille, que soulève
Le rythme d’un trop faible cœur,
Tu rêves d’un monde meilleur,
Tortue, ô ma petite sœur !
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3. |
La chanson du nuage
01:28
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Fait de brouillard et de lumière
Entre le matin et le soir,
Lorsqu’il se penche sur la terre
Le nuage n’est qu’un miroir.
Il voudrait bien, lorsqu’il se penche,
Être peuplé infiniment
De fleur rose, de verte branche,
D’un mot, d’un cœur, d’un sentiment ;
Il voudrait qu’une onde l’enivre
D’un ruisseau bleu comme un saphir,
Il voudrait, ce nuage, vivre
D’un projet ou d’un souvenir ;
Il voudrait, charmante souffrance
Dont il embellirait le jour,
Voir passer sur sa transparence
L’ombre fatale de l’amour !
Mais hélas, brouillard et lumière
Entre le matin et le soir,
Lorsqu’il se penche sur la terre
Le nuage n’est qu’un miroir :
Et, dès qu’un divin paysage
Monte à son cœur aérien,
Voici qu’il passe, le nuage…
Et c’est un autre qui revient !
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4. |
Les mimosas
03:09
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L’autre matin, sous la feuillée,
De soleil rose ensoleillée,
Je rêvais à toi, – tu passas !
Et je vis à ta boutonnière,
Penchant ses graines de lumière,
Une branche de mimosas.
« Oh ! donne-la moi, je t’en prie,
Cette petite fleur flétrie… »
Murmurai-je. Et tu refusas !
D’un œil foncé qui me regarde,
Tu refusas. Tu dis : « Je garde
Cette branche de mimosas. »
Et, sans voir qu’à cette seconde
Je ne voulais plus qu’elle au monde,
De mon tourment tu t’amusas :
« Il y en a sur la pelouse…
- Non, je veux, car je suis jalouse,
Cette branche de mimosas !
Si tu l’aimes, toute fanée,
C’est qu’alors on te l’a donnée,
En te taisant, tu t’accusas.
Parle ! nomme-moi ma rivale !
Regarde-moi… je suis plus pâle
Que la branche de mimosas ! »
Mais toi, d’une voix attendrie,
Tu t’écrias : Ô ma chérie,
À mes regards tu proposas
Cent visages : des fous, des sages,
D’autres plus fins que les feuillages
De la branche de mimosas.
Mais, très curieux de nature,
Je rêvais de voir la figure
- Car je ne la connaissais pas –
Que vous faites, alors qu’on ose
Vous refusez la moindre chose…
Tiens, les voilà, les mimosas ! »
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5. |
Le brin d’herbe
02:02
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Quand, sur un gazon mensonger,
Trop près d’un gouffre on se hasarde,
Les gens vous disent : « Prenez garde ! »
Et l’on évite le danger.
Ah ! sur un gouffre qui se creuse
Si tu me vois penchée un jour,
Si tu me vois, pauvre amoureuse,
Marcher au bord de ton amour…
Préviens-moi vite ! et, pour ne pas
Que mon cœur brisé, jusqu’en bas,
Tombe de détresse en détresse,
J’essaierai de me raccrocher,
Entre les fleurs et le rocher,
Au dernier brin de ta tendresse !
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6. |
L’amour
01:26
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On peut, dans un amour, garder la foi profonde,
La volupté du soir et la fraîcheur du jour :
Mais ce n’est qu’au début magique de l’amour
Qu’on est réellement tous les deux seuls au monde.
On peut garder l’étoile et l’oiseau qui prélude
Et le jardin qui tremble au bruit vert du râteau :
Mais la miraculeuse et double solitude,
Hélas, le temps jaloux nous la reprend bientôt.
Et, bientôt, sur la route adorable et profonde,
Où l’on allait vraiment tous les deux seuls au monde,
On s’arrête… on entend d’autres pas… d’autres voix…
Et c’est, remplissant l’air d’un écho qui déchire
Et murmurant des mots qu’aucun mot ne peut dire,
Le couple des amants que l’on fut autrefois !
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7. |
La tendresse
03:03
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Miraculeux printemps dont l’automne est si triste,
Le plus beau sentiment, non, ce n’est pas l’amour ;
Pas l’amour faible et fou, l’amour aveugle et sourd,
Fermant autour de lui sa guirlande égoïste.
Ce n’est pas le respect aux bagues d’améthyste ;
Ni le rêve, laissant ses longs cheveux flotter ;
Ni l’amitié, qui veut la réciprocité,
Ni l’estime, tenant son implacable liste.
Mais Tendresse, c’est toi ! toi, que rien ne ternit.
C’est toi. Tu prends à tous le bouquet de tes charmes ;
L’amour te donne une âme et l’amitié des larmes ;
Tu rajeunis l’instant pour qu’il soit infini…
Et, dans cet instant-là, le cœur, à ce point tremble,
Qu’il sait rire et pleurer et mourir tout ensemble !
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8. |
Éternelle chanson
01:10
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Éternelle chanson !
Printemps ! Pâleur suprême !
Jardin sur un buisson !
Nuit sur un chrysanthème !
Fleur ! Étoile ! Pinson !
Et le don de soi-même…
Éternelle chanson !
Plaisir ! Chagrin suprême !
Strophe au double frisson
Qui fait, dans l’air extrême,
Rimer à l’unisson :
Je t’aime avec Je t’aime…
Éternelle chanson !
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9. |
Les canards
02:40
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|||
Ils vont, les petits canards,
Tout au bord de la rivière,
Comme de bons campagnards.
Barboteurs et frétillards,
Heureux de troubler l’eau claire,
Ils vont, les petits canards.
Ils semblent un peu jobards,
Mais ils sont à leur affaire
Comme de bons campagnards
Dans l’eau pleine de têtards,
Où tremble une herbe légère,
Ils vont, les petits canards.
Marchant par groupes épars,
D’une allure régulière
Comme de bons campagnards ;
Amoureux et nasillards,
Chacun avec sa commère,
Comme de bons campagnards
Ils vont, les petits canards !
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10. |
La ronde des mois
02:13
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|||
Janvier prend la neige pour châle ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars de ses doigts de soleil pâle,
Jette des grêlons aux lilas.
Avril s’accroche aux branches vertes ;
Mai travaille aux chapeaux fleuris ;
Juin fait pencher la rose ouverte
prés du beau foin qui craque et rit.
Juillet met les œufs dans leurs coques
Août sur les épis mûrs s’endort ;
Septembre aux grands soirs équivoques,
Glisse partout ses feuilles d’or.
Octobre a toutes les colères,
Novembre a toutes les chansons
Des ruisseaux débordant d’eau claire,
Et Décembre a tous les frissons.
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11. |
Calendrier
02:48
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|||
Janvier nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars a des cheveux de nuage,
Avril, des cheveux de lilas ;
Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l’échelle aux fenêtres,
Août, l’échelle aux cerisiers.
Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
S’amuse à retarder l’aurore ;
Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
L’année entière je t’adore !
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12. |
Bonne année
01:38
|
|||
Bonne année à toutes les choses:
Au monde ! À la mer ! Aux forêts !
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret
Bonne année à tous ceux qui s’aiment
Et qui m’entendent ici bas…
Et bonne année aussi quand même
À tous ceux qui ne s’aiment pas !
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13. |
Le potager
02:55
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|||
Les oiseaux commençaient leur musique légère ;
Les arbres échangeaient les premiers hannetons ;
Et l’on voyait au loin passer une bergère
Qui gardait un troupeau de brume et de moutons.
Le gazon se baignait dans un bain de rosée ;
Le soleil se levait sur le jour d’aujourd’hui ;
Chaque feuille semblait, par le matin, rosée,
Et la fraîcheur d’hier dormait sur chaque fruit.
Dans une plate-bande à bordure d’oseille,
Majestueusement poussaient les artichauts ;
Sur le mur au-dessus d’un buisson de groseille,
Pendait le chasselas poudrerizé de chaux ;
S’échappant d’un carré de salade superbe,
Un légume parfois s’approchait d’une fleur
Car on voyait pousser, côte à côte dans l’herbe,
Des petits pois tout verts et des pois-de-senteur ;
Bedonnant doucement sous leur cloche de verre,
Les melons presque mûrs avaient de beaux tons roux ;
Des mouches bourdonnaient aux portes de la serre,
Et des papillons blancs voltigeaient sur les choux ;
Le vieux tonneau de bois, rempli d’une eau éteinte,
Rêvait : « Serais-je pas un ruisseau pour de bon ? »
Et, toujours peinte à neuf, la tendre coloquinte
Gémissait : « Ah ! cessez de me croire en carton ! »
On entendait au loin pépier l’alouette ;
Entre les noirs lauriers aux grâces de fuseaux
Se dissimulait mal l’informe silhouette
Du bonhomme en chiffons qui fait peur aux oiseaux.
Mais, comme il n’y avait dans l’heure enchanteresse
Personne encore et qu’on respirait du bonheur,
Tous les petits oiseaux piquaient d’une caresse
Le bonhomme en chiffons qui ne leur fait pas peur.
Ils disaient : « Tui ! tui ! tui ! très malins nous le sommes :
Nous fuirons tout à l’heure avec un grand effroi…
Mais tu es bien meilleur que tous les autres hommes,
Et, quand nous sommes seuls, nous venons tous sur toi ! »
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14. |
La chaumière
01:52
|
|||
La chaumière, dans le bosquet,
Se coiffe d’un chapeau de paille.
Parmi les arbres en bouquet
On peut voir sa blanche muraille,
Et l’or de son chaume coquet,
Et son toit pointu qui fumaille.
C’est comme un château plus secret,
La chaumière.
J’aime son petit air distrait,
Sa porte verte et son volet
Qu’une fleur toujours entrebâille;
Et voudrais, tant elle me plaît,
Même sans cœur qu’on me la baille,
La chaumière !
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15. |
Le sommeil
02:33
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|||
Tout s’endort à son tour : le nuage et la branche,
La fleur, à l’instant même où respire le fruit,
La semaine, aussitôt que sonne le dimanche,
L’été, pendant l’hiver, le jour, pendant la nuit.
Le soleil, sur un lac, et l’oiseau, sur un arbre,
Le grand tigre doré, sur le sable trompeur,
L’ombre, dans un cyprès, la blancheur, dans un marbre,
Tout s’endort à son tour : le rêve et le rêveur.
L’avenir, dans un mot, le passé, dans un livre
Et, dans le jeune corps qui continue à vivre,
L’âme, vieille déjà, peut parfois s’endormir…
Puis elle se réveille ! … et, d’un sursaut de flamme,
Elle voit ce qu’a fait le pauvre corps sans âme…
Et, du cri qu’elle pousse, on peut très bien mourir !
|
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16. |
Les coucous
01:13
|
|||
Une nuit, lorsque les hiboux
Dorment dans un arbre paisible,
Le printemps, d’un doigt invisible,
Dans l’herbe plante les coucous.
Aux pieds des chênes et des houx,
Toute l’herbe claire il en crible.
Mais c’est un jeu d’enfant terrible,
Les pauvres fleurs sont ses joujoux.
Il les place, les fleurs gentilles,
Comme pour de légers quadrilles,
Sur les prés et sur les talus ;
Puis, prenant les grêlons pour billes,
Avec elles il joue aux quilles…
Et bientôt il n’en reste plus.
|
||||
17. |
||||
La première feuille d’automne
Est la moins légère à porter
Pour l’arbre vert qui s’en étonne
Et l’air bleu qui la sent tomber.
Malgré le mal qu’elle se donne
Pour garder sa légèreté,
La première feuille d’automne
Est la moins légère à porter.
Quel est ce vol qui tourbillonne ?
Est-ce, à notre front de clarté,
Le dernier papillon d’été ?
Ou, sur notre âme qui frissonne,
La première feuille d’automne ?…
|
||||
18. |
Le dernier papillon
01:56
|
|||
Quand ne chante plus le grillon
Et qu’on est avant dans l’automne,
Quelque matin gris l’on s’étonne
De voir un dernier papillon.
Plus d’or, d’azur, de vermillon ;
Son coloris est monotone ;
La cendre dont il se festonne
Se mêle au sable du sillon.
D’où vient-il ?… et par quelle porte ?…
Est-ce, parmi la feuille morte,
Le seul des papillons vivants ?
Ou, parmi la neige vivante,
La petite ombre transparente
D’un papillon mort au printemps ?
|
||||
19. |
Le saule pleureur
02:17
|
|||
Saule ! Frisson du paysage !
Obéissance au vent du soir !
Rêve penché sur un miroir !
Cheveux qui se croient du feuillage…
Faiblesse qu’un ciel encourage,
Et dont un ciel reprend l’espoir !
Cœur plein d’oiseaux sans le savoir !
Destin qui dépend d’un orage…
Ne serais-tu, Saule pleureur,
Avec cette forme de pleur
Et ce front de mélancolie,
Qu’un portrait à peine ébauché
De notre visage penché
Sur la rivière de la vie ?
|
||||
20. |
Le bouquet
05:14
|
|||
Et vous m’apporterez des fleurs… oh ! pas en perle
Et pas de gerbe riche au feuillage important !
Mais, imprégné d’un chant de fauvette ou de merle,
Un vrai bouquet cueilli dans un buisson chantant ;
Un bouquet d’aubépine ou de jacinthe blême
Dont le parfum vous fit retourner en passant ;
Un vrai bouquet que vous aurez cueilli vous-même,
Et que vous porterez vous-même en pâlissant.
Oui, je veux ce bouquet de cette étrange sorte…
Car le plus beau bouquet qu’il se peut que l’on porte,
C’est celui dont on perd des fleurs sur le chemin,
Et qu’on apporte, un peu défait, au cimetière,
Et qu’on dépose, éparpillé, sur une pierre,
Parce qu’on le portait d’une tremblante main.
|
||||
21. |
Paysage
02:02
|
|||
Un cimetière et des troupeaux,
C’est ce qu’on voit sur l’autre rive.
Les arbres, de verdure vive,
Semblent faits avec des copeaux.
Côte à côte vont les tombeaux…
Un mouton veut qu’un mouton suive…
Un cimetière et des troupeaux,
C’est ce que l’on voit sur l’autre rive.
Ah ! cher village de repos,
Qu’elle est loin, la locomotive;
Seul, jusqu’à toi, le fleuve arrive;
Et tu dors, entre une lessive,
Un cimetière et des troupeaux !
|
||||
22. |
Le cimetière
01:54
|
|||
Le cimetière est un jardin
Rempli de fleurs et de lumière ;
Le jasmin fleurit sur la pierre,
L’oiseau chante sur le jasmin ;
Mais que le désespoir va loin
Dans une âme qui désespère…
Le cimetière est un jardin
Rempli de fleurs et de lumière.
C’est presque la mort, le chagrin !
Et j’ai, parmi l’herbe légère,
Compris l’erreur, l’erreur sans fin
C’est notre cœur, le cimetière…
Le cimetière est un jardin !
|
||||
23. |
Ceci est mon testament
01:49
|
|||
Je vous laisse, Ami cher, cette frivole estampe
Que vous aviez trouvé me ressembler beaucoup ;
La mèche de cheveux qui frisait sur ma tempe,
Le pâle médaillon que je portais au cou.
Et je vous laisse aussi ma robe en mousseline,
Celle que vous aimiez ; mes souliers de satin ;
Mon cœur de tous les jours ; et ces vers de Racine
Que j’apprenais le soir pour les dire au matin.
Je vous laisse mes gants et mon ombrelle rose ;
Et je vous laisse encor – n’ayant rien autre chose –
Tous mes petits rubans de toutes les couleurs ;
Le livre que, pour vous, je lisais à la messe ;
Le cher anneau d’argent, témoin de ma promesse…
Et ma tombe légère avec toutes ses fleurs !
|
||||
24. |
Madame la Pie
03:33
|
|||
Madame la Pie, on vous salue.
Ne nous faites pas les mauvais yeux ;
Vous qui voyagez, si bien vêtue
De noir et de blanc, sur les ciels bleus.
Dès que vous marchez sur la laitue,
Tout le paysage est anxieux ;
Madame la Pie, on vous salue.
Ne nous faites pas les mauvais yeux.
Ah ! quand vous parlez, parmi la nue,
Quel sort jetez-vous aux amoureux ?
Est-ce d’aimer moins ? ou d’aimer mieux ?
Et quel est, des deux, celui qui tue…
Madame la Pie, on vous salue !
|
||||
25. |
||||
Fait de brouillard et de lumière
Entre le matin et le soir,
Lorsqu’il se penche sur la terre
Le nuage n’est qu’un miroir.
Il voudrait bien, lorsqu’il se penche,
Être peuplé infiniment
De fleur rose, de verte branche,
D’un mot, d’un cœur, d’un sentiment ;
Il voudrait qu’une onde l’enivre
D’un ruisseau bleu comme un saphir,
Il voudrait, ce nuage, vivre
D’un projet ou d’un souvenir ;
Il voudrait, charmante souffrance
Dont il embellirait le jour,
Voir passer sur sa transparence
L’ombre fatale de l’amour !
Mais hélas, brouillard et lumière
Entre le matin et le soir,
Lorsqu’il se penche sur la terre
Le nuage n’est qu’un miroir :
Et, dès qu’un divin paysage
Monte à son cœur aérien,
Voici qu’il passe, le nuage…
Et c’est un autre qui revient !
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26. |
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Janvier nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars a des cheveux de nuage,
Avril, des cheveux de lilas ;
Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l’échelle aux fenêtres,
Août, l’échelle aux cerisiers.
Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
S’amuse à retarder l’aurore ;
Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
L’année entière je t’adore !
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27. |
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Bonne année à toutes les choses:
Au monde ! À la mer ! Aux forêts !
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret
Bonne année à tous ceux qui s’aiment
Et qui m’entendent ici bas…
Et bonne année aussi quand même
À tous ceux qui ne s’aiment pas !
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28. |
Les canards (happycore)
02:06
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Ils vont, les petits canards,
Tout au bord de la rivière,
Comme de bons campagnards.
Barboteurs et frétillards,
Heureux de troubler l’eau claire,
Ils vont, les petits canards.
Ils semblent un peu jobards,
Mais ils sont à leur affaire
Comme de bons campagnards
Dans l’eau pleine de têtards,
Où tremble une herbe légère,
Ils vont, les petits canards.
Marchant par groupes épars,
D’une allure régulière
Comme de bons campagnards ;
Amoureux et nasillards,
Chacun avec sa commère,
Comme de bons campagnards
Ils vont, les petits canards !
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